Le Dr Geeta Joshi est une anesthésiste avec une expérience riche et profonde de plus de 30 ans dans le domaine médical. Elle a plus de 35 publications à son actif dans les National Journals of Anesthesiology, Pain & Palliative Care et GCS Research Journal. Elle a remporté le prix SAARC pour l'excellence et le leadership en soins palliatifs pour son travail exceptionnel dans le domaine.
Il y a beaucoup d'idées fausses de la part des médecins et des patients. Maintenant, les gens ont pris conscience de l'importance des soins palliatifs et les choses s'améliorent. Les gens ont toujours l'impression que les soins palliatifs ne sont donnés que lorsque la maladie n'est pas curable, et ce n'est que pour les patients mourants. Ainsi, de telles idées fausses les empêchent de recourir aux services de soins palliatifs.
L’objectif principal des soins palliatifs est d’améliorer la qualité de vie du patient et même de l’aidant. Pour atteindre cet objectif, nous abordons les aspects physiques, émotionnels, psychologiques, sociaux, spirituels et même financiers du patient. Nous essayons de comprendre leurs inquiétudes et leurs peurs et essayons de les mettre aussi à l'aise que possible.
L'approche holistique des soins palliatifs
Comme je l'ai mentionné, nous nous occupons non seulement des besoins physiques et médicaux du patient, mais également des aspects psychologiques, sociaux et spirituels des patients. En bref, nous suivons une approche holistique pour répondre aux besoins du patient. Dans un premier temps, nous ouvrons un dialogue avec le patient. Il y a toujours une excellente communication établie avec le patient, ce qui est de la plus haute importance. Nous explorons leur passé et trouvons des méthodes grâce auxquelles nous pourrons mieux nous connecter avec eux. Nous faisons une thérapie de dignité, où nous trouvons les bonnes choses qu'ils ont faites dans la vie et les faisons se sentir valorisés et dignes. Nous évoquons des souvenirs de la bonne qualité de vie qu'ils avaient déjà vécue, et c'est ainsi que nous exprimons les problèmes psycho-sociaux.
Selon l'ancien concept, les soins palliatifs ne commençaient qu'à la fin du traitement curatif ; les patients n'ont été référés aux soins palliatifs que lorsque la chimiothérapie et la radiothérapie ont été essayées et n'ont pas été bénéfiques. Mais selon le nouveau concept, les soins palliatifs et tous ces traitements curatifs vont de pair. Le patient doit être référé au service de soins palliatifs dès le diagnostic afin qu'il puisse établir une bonne relation avec les médecins et le personnel. Les soins palliatifs sont des soins intégrés et peuvent être administrés en même temps que la radiothérapie et la chimiothérapie. Il existe de nombreux cas où la référence précoce aux soins palliatifs a entraîné de meilleurs résultats pour le patient; ils ont survécu plus longtemps; ils ont une meilleure qualité de vie et moins d'effets secondaires. Cela a été couvert dans plusieurs revues et publications et a été prouvé.
Comment la douleur et le stress sont-ils gérés efficacement pour les patients atteints de cancer grâce aux soins palliatifs ?
Ce n'est pas un travail ponctuel. Elle nécessite plusieurs séances de communication avec les patients. Lors de chaque séance, nous fixons un objectif que nous voulons atteindre. Nous interrogeons les patients sur leur peur et faisons les documentations nécessaires après chaque séance. Ils auront des questions qui causeront le stress. Nous essayons de répondre au mieux à leurs questions. Parfois, tout ce dont ils ont besoin, c'est d'être rassurés sur tous leurs soucis, ce que nous essayons de leur donner.
On leur dit toujours la vérité, la réalité de la situation. Mais nous ne le faisons pas sans ambages ; au lieu de cela, nous présentons les faits de la bonne manière. Nous essayons toujours d'obtenir des réponses de leur part sur ce qu'ils pensent de leur maladie. S’ils ont des idées fausses sur la maladie, nous essayons de les corriger et tout leur est expliqué en détail. C’est une approche réaliste, disant toujours la vérité, sans rien cacher au patient et aux soignants. Tout ce que le patient veut savoir, nous le lui disons. Dans certains cas, le patient se sentira à l’aise de ne pas entendre les détails, et dans ces cas-là, nous expliquons tout à ses soignants. Nous respectons les décisions du patient. Nous pensons que dire la vérité et la réalité est l’aspect essentiel de la communication avec les patients.